«Côte d’Albâtre», le dernier canot polletais dieppois

Ce bourcet-malet est le dernier bateau de ce type lancé par le chantier Bocquet au Pollet. Construit en 1953 pour la plaisance, il change très vite de propriétaire, puis est transformé pour la pêche professionnelle. Le canot pratique la pêche côtière à la corde - lignes de fonds pour merlans et morues -, aux trémails pour les poissons plats ou aux casiers.

C’est son gréement spécifique qui donne le nom au canot, composé d’une grande misaine : le bourcet - voile trapézoïdale avec vergue au tiers s’amurant sur l’étrave - et un tape-cul : le malet, utilisé par les pêcheurs pour contrôler la dérive de l’embarcation. La grande voile est à deux ris et l’absence de bôme laisse le pont entièrement libre pour l’activité de pêche.
Un long bout dehors supporte un foc et complète l’ensemble.

Une restauration dans les règles de l’art

En 2022, le «Côte d’Albâtre» est restauré au chantier Bernard à Saint Vaast La Hougue. D’une longueur de 8m, d’une largeur de 3m, le canot polletais passera 2700 heures entre les mains expertes des charpentiers de marine.

Les mâts et les voiles sont changés.

Une motorisation électrique discrète et silencieuse est installée - une première sur ce genre de bateau. 

Transmettre, rassembler, rayonner

Manoeuvrer, naviguer, restaurer, entretenir, mais aussi contempler : les occupations ne manquent pas au sein de l’association. Habitant.es, passionné.es, ou scolaires : le canot se doit d’accueillir un large public. 

Le «Côte d’Albâtre» est un vecteur de la culture maritime dieppoise et assure, avec les autres vieux gréements du littoral normand, la continuité historique depuis Granville jusqu’au Tréport.

Dieppe, ville d’histoire maritime

Entre deux hautes falaises blanches, à l’embouchure de l’Arques, Dieppe déploie, depuis mille ans, une activité maritime qui ne s’est jamais démentie.

Trait d’union entre la pêche professionnelle et la plaisance, le «Côte d’Albâtre» reflète les changements économiques de la ville, attachant à cette station balnéaire les «estivants» qui s’adonnaient à la promenade et la pêche en mer.